Ce roman dépeint le Massif des Maures à l'époque des Templiers et nous initie à un secret puissamment gardé.
LES PREMIERES PAGES DE LES TEMPLIERS DE VALCROSE :
« Ce lieu sera inconnu jusqu'à ce que Dieu ait opéré le rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde. »
Jérémie
AVRIL DE L’AN GRACE 1128
Dans l’abbaye de Cîteaux, en grand secret, Bernard de Clairvaux devait rencontrer aux matines un conglomérat de rabbins émigrés en Royaume de France. Bernard rentra dans le chapitre où tous étaient déjà assis ; il s’installa avec cette force et cette certitude qui le caractérisaient. Le plus vieux rabbin se leva et prit la parole :
« Mon Seigneur, le trésor du Temple de Salomon caché par le prophète Jérémie en -587 de notre ère lors de l’invasion des troupes babyloniennes dirigée par Nabuchodonosor est sous les vestiges du Temple, contrairement à ce qu’il a pu être prophétisé, c’était une ruse. Ainsi que certaines reliques et manuscrits qui contiennent l’essence des traditions secrètes du judaïsme et de l’Egypte ancienne, certaines remontant probablement à Moïse ! »
Le lévite était tellement vieux, qu’il était difficile de lui donner un âge, pourtant sa voix était claire et chantante. Un lévite était membre de la Tribu de Lévi chez les Israelites, 3eme fils de Jacob (Israël) et de Léa. Cette branche n’avait pas reçu de terre, et dans la bible, l’Eternel leur ordonna de porter l’Arche d’Alliance de l’Eternel, de se tenir devant l’Eternel pour le servir et de bénir le peuple en son nom. Les lévites étaient devenus les gardiens du Saint du Saint, et devaient construire la tente[1].
« Nous ne pouvons fouiller nous-mêmes, ce lieu est sacré, il a été profané par les Turcs, et maintenant tenu par vous. »
« Nous vous demandons de la découvrir et de la sauver, nous connaissons votre indulgence envers le Juifs, et vous saurez garder notre talisman, et nous le remettre lorsque vous l’ordonnerez, ou lors du jugement dernier, comme vous le désirez. » Et le vieil homme se courba.
Les lévites connaissent l’opinion de Bernard sur les juifs, Bernard de Clairvaux définissait la position de l'Église à l'égard des deux religions juive et islamique : « Les juifs ont l'espoir d'être sauvés, parce qu'un jour viendra où leurs yeux se dessilleront et où ils se convertiront, contrairement aux musulmans ; les juifs sont l'objet d'une promesse divine qui n'a pas encore été réalisée, mais qui le sera à l'égard de ce peuple d'où sortirent les patriarches… d'où sortit le Christ selon la chair ». Une promesse a été faite, et quiconque les protège rend possible, et peut-être contribue à réaliser une promesse divine ». Bernard pensait que la conversion doit être obtenue par la prière. Ni les Anges, ni les apôtres n’approuvent le meurtre des juifs. Bernard de Clairvaux s’opposait à Rodolphe, ancien moine cistercien de Clairvaux, qui forçait les juifs à choisir entre le baptême et la mort, et provoquait contre eux une flambée de violences.
Bernard de Clairvaux n’en crut pas ses oreilles et demanda comment Jérémie, lors des invasions, a pu récupérer et cacher ce trésor. Le lévite reprit la parole toujours aussi calmement et distinctement avec un léger accent :
« L’Arche a été conduite à Jérusalem par le roi David dans un tabernacle en attendant la construction du premier temple par le roi Salomon. Mais elle disparaîtra lors de la destruction de Jérusalem au VI siècle avant votre ère chrétienne. »
Bernard de Clairvaux avait lu un témoignage du général Romain Pompée qui écrivait, lors d’un inventaire, qu’il n’y avait plus d’Arche dans le second Temple, et qu’il connaissait la mystique histoire de Jérémie. Or, respectivement en -585, en -168 et en 70 lors des différentes destructions du Temple, on ne faisait jamais allusion à l’Arche d’Alliance. Le chandelier à 7 branches en or massif de 34 kilos avait disparu aussi, car un récit en 70 le rapporta quand les Romains détruisirent le Temple. Le temple de Salomon construit 1000 ans avant Jésus Christ contenait un total de 2200 tonnes d’or, pareil en -585 sous Nabuchodonosor.
Dans l’Arche d’Alliance on avait certainement les dix commandements, mais aussi les réponses aux questions que l’homme peut se poser. Cinq questions : Quoi ? Quand ? Où? Pourquoi ? Comment ? Qui est Dieu, s’il existe ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Pourquoi la vie, la mort ? Quel rôle jouons-nous dans ce concert universel ?
Le Lévite inspira et continua son récit :
- « Le Temple fut construit par Hiram 4 fois plus grand (Roi : 8 12-13) que le tabernacle de Moïse, de sorte qu’un système de levier de sable hydraulique pouvait être incorporé sans que personne ne s’en rendît compte. Système de levier, apercaste, très connu des Egyptiens qui étaient les maîtres de la construction par système hydraulique. Salomon passa une alliance avec l’Egypte (1 ROI 3 : 1) et prit pour femme la fille du pharaon, qui lui enseigna toutes les techniques de son pays. Salomon dressa deux colonnes à l’entrée du Temple, celle de droite Yaksin : l’Eternel est la base, celle de gauche Boaz : en lui est la force, « la force » nécessaire pour déplacer le pilier. Deux colonnes d’airain (ROIS 7 : 15-17) 18 coudées de hauteur, un fil de douze coudées mesurait la circonférence de la seconde. Ces deux colonnes d’Airain avaient deux chapiteaux ; le premier avait cinq coudées de hauteur, et le deuxième aussi. Tant que le levier n’était pas enclenché les chapiteaux faisaient cinq coudées. Mais quand l’armée de Neboukanetsar arriva, les chapiteaux ne faisaient plus que trois coudées. En fait, le sable contenu dans les chapiteaux s’écoula, ce qui provoqua un appui sur une planche levier qui leva l’élévateur, qui se hissait dans le Saint des Saints. Des Lévites glissèrent l’Arche sur l’élévateur, ensuite, l’Arche fut descendue au niveau inférieur et acheminée vers un endroit secret, une grotte. L’armée de Neboukanetsar ne trouva pas l’Arche. Dans l’inventaire elle ne figure pas. »[2]
Bernard de Clairvaux était abasourdi de cette confiance et confidence et remercia le Lévite de cette révélation en lui promettant de faire le nécessaire pour récupérer leur Arche. Pour Bernard, cela allait devenir la mission du prochain pèlerinage en Terre Sainte, en retour ils laisseront les chevaliers du Christ conquérir les reliques appartenant à la Chrétienté.
NOTES :
[1] Le mot tabernacle vient de « tente ».
[2] Temple détruit en -587 par Nabuchodonosor, reconstruit par Cyrius le grand en -516. Redétruit en 70 par Titus.