LE RENDEZ-VOUS DE NAZCA
Le rendez-vous de Nazca est un roman de passion de Francis Baux et qui interroge sur les "hasards" d'une vie...
1 – CHAUCHILLA
Ceux qui ont peut-être tracé les lignes mystérieuses dans ce désert du bout du monde sont là et ne peuvent répondre à notre curiosité. Les cheveux sur le crâne ne sont pas une moumoute mais bien d’origine…
Selon Maria Reich, une archéologue Allemande qui consacra sa vie à l'étude et à la préservation de ces mystérieuses lignes dans les Pampas de Jumana, elles représenteraient le mouvement des étoiles et apportaient aux anciens péruviens une aide précieuse pour le développement de l'agriculture dans une zone aussi aride.
Mais d'autres hypothèses ont été formulées à propos de ces lignes. Une carte des étoiles, un calendrier pour les moissons, un système pour tendre les fils des fameux tissages de Nazca, un chemin spirituel.
Pour ce qui me concerne toutes les autres hypothèses me conviennent aussi car le mystère perdure et aujourd’hui encore personne ne peut affirmer une explication rationnelle de ces traces.
Personne ne peut affirmer l’existence de Dieu et personne ne comprend les mécanismes profonds et secrets des rencontres qui font ou détruisent les hommes.
J’ai souvent pensé que si je savais toutes ces choses je serais mort car vivre notre condition humaine se résume bien à cela. Je ne dois pas savoir lire le sacré !
Je ne dois pas savoir prédire l’avenir car mon bonheur ou son contraire est incertain : je reste dans l’instant, en chair et en os, provisoirement.
Ainsi cheminant sur la terre je fis en changeant de ciel la découverte de celui du Pérou magique.
Elle me dit, regard fixe air songeur :
« Les momies, initialement enterrées en position fœtale en direction du lever du soleil, ont été exhumées par des pilleurs de tombes. De nombreux ossements jonchent le sol, et se balader ici dégage une émotion intense. Perdu au milieu du désert, voici le "panneau" délimitant l'entrée du cimetière. »
De ma place, soleil dans le dos je voyais l’ombre de ma tête qui assombrissait la poitrine gonflée de mon guide : une étudiante allemande en archéologie.
« Giuseppe Orefici, archéologue italien, directeur des excavations, s’est penché sur Cahuachi, le temple Nazca. Cette civilisation est plus connue grâce aux travaux acharnés de Maria Reiche sur les célèbres géoglyphes. D’une étendue de 24 km2, le plus grand temple mis à jour au monde, servait à différents rituels. En l’état des recherches, on n’a toujours pas trouvé trace d’habitations, d’armes ou de murs défensifs. Pas plus que de restes de sacrifices humains comme dans d’autres cultures proches. La langue utilisée est toujours inconnue. Néanmoins, les fouilles attestent d’un pouvoir politique théocratique (religieux) et l’économie était basée sur les ressources halieutiques (pêche). Les divinités représentées n’ont pas d’appellation connue à ce jour et ont des apparences zoomorphiques (animaux) tels des félins ou des orques. C‘est vers l’an 350 qu’un tremblement de terre et une inondation dévastent la cité sacrée. Les Nazcas abandonnent alors la cité et l’enfouissent. »
Imperturbable comme ceux qui parlent de sujets qui les passionnent Mariechen articulait bien et je pouvais à loisir, tout le long de cette tirade observer ses belles dents blanches, mise en valeur par un jolie bronzage cuivré.
Sans bouger de place, seulement en inclinant la tête je faisais avec l’ombre portée sur le chemisier blanc de cette belle inconnue des dessins sur ses seins…
Je me comportais de cette façon car depuis le début de notre rencontre à l’hôtel ALEGRIA situé à côté de « la plaza de Armas » à Nasca-Paracas, treize chambres, deux étoiles bien méritées, je ne voyais que cette blonde jeunesse au milieu du désert.
Elle était dans ses études sérieuses et passionnée, moi dans mon désert.