Harcelée !
Inspirée par une histoire vraie, Jacqueline Boyé évoque le grave phénomène du harcèlement qui frappe Agathe, femme vraie au caractère trempé et au cœur d’or.
Inspirée par une histoire vraie, Jacqueline Boyé évoque le grave phénomène du harcèlement qui frappe Agathe, femme vraie au caractère trempé et au cœur d’or.
Loin de se résumer à ce cas tragique, le roman déploie les ramifications empoisonnées qui gangrènent une société dominée par la violence, l’égoïsme et l’argent.
Toujours à l’affût de l’actualité, la romancière décortique les sentiments humains avec finesse, tire les conséquences d’un épouvantable fléau sans l’accepter comme une fatalité.
Ce roman noir s’ouvre sur la lumière de l’espérance.
"Un style extrêmement agréable à lire"
LA DÉPÊCHE DU MIDI
LES PREMIERES PAGES :
Agathe est une femme vraie au caractère trempé et au cœur d’or. Elle a 55 ans, l’âge de pouvoir encore goûter aux joies de la liberté retrouvée. Dès l’enfance, elle était convaincue que sa vie prendrait le chemin des saveurs, du bien-être et de la santé. Bien manger, jouir du goût, se délecter d’un bon repas étaient pour elle un pur bonheur. Elle œuvrait à l’instinct, comme si son existence était programmée pour faire le bien autour d’elle, mais elle ignorait que les déviations morales et sexuelles, la rivalité, l’envie, la jalousie faisaient aussi partie, hélas, de ce programme.
Elle marche lentement sur la longue plage de Sète, cheveux au vent, bras en croix, visage tourné vers le soleil. Yeux fermés, lèvres entr’ouvertes, elle semble offrir à la limpidité du ciel un léger sourire en guise de remerciement. LIBRE. Elle est LIBRE ! Le destin vient de la prendre par la main pour la sortir, enfin ! de l’enfer dans lequel, impuissante, elle s’était enlisée depuis des mois. Ses lèvres murmurent quelques mots inaudibles que seuls le vent et la mer peuvent entendre et comprendre parce qu’ils savent qu’Agathe est une femme saine de corps et d’esprit et que ce qu’elle confie aux éléments de la nature est vrai. Mais qui, parmi les hommes, croirait à ces terribles confidences révélées sous le sceau du secret ? C’est tellement énorme, malsain et vil qu’elle-même a peine à se remémorer ce qu’elle a vu et vécu. Non ! La vie n’est pas un conte de fée, contrairement à ce que l’on raconte encore aux petites filles. Les mœurs disait-on évoluaient dans le bon sens. Quel leurre ! Certes, la technologie, l’électronique, l’intelligence artificielle, etc. tous ces progrès fantastiques révolutionnaient le monde qui, face à ces événements stupéfiants, loin de comprendre et de les assimiler, se laissait complètement dépasser. Le XXIème siècle est celui de la vitesse et de l’incompréhension. C’est trop pour l’homme. Son cerveau n’est pas adapté à ce genre de progrès. Seuls, les inventeurs eux-mêmes, exceptionnellement riches, doués, en avance sur leur temps ont la possibilité de faire bouger la planète. En un mot, nous sommes soumis à eux. Est-ce souhaitable ? Ont-ils l’intelligence du cœur ? N’y a-t-il que le puissant qui écrase le plus faible ? Or, quand les difficultés gagnent la planète et que l’amour est galvaudé à tous les degrés, c’est la fin d’une civilisation. Aimer son prochain sombre dans l’oubli, devient presque un slogan ridicule qui porte à rire. Agathe le sait. Comment a-t-elle pu se laisser manigancer de la sorte par des hommes infâmes, prêts à tout pour garder le pouvoir et l’avoir sous leur coupe ?
Il manque une autorité ferme, mais à l’échelle humaine, pour enrayer une désastreuse situation dont elle avait été une des victimes : manipulation, harcèlement, cruauté des mots et torture, matérielle et morale… Naïve dans sa jeunesse, pas toujours heureuse mais pleine d’espoir dans ce monde étrange où la vie l’a plongée, maintenant elle a perdu ses illusions. Ses lèvres ne murmurent plus. Emportée par une soudaine colère, elle hurle en pleine nature le trop plein qui l’étouffe.
Pourtant, une autre composante de la vie existe aussi et peut rétablir l’équilibre. La loi intransigeante des causes et des effets joue admirablement son rôle dans lequel chacun trouve sa juste place. Un jour ou l’autre, la lumière finit toujours par percer au travers des ténèbres selon la couleur de l’ âme.
Agathe et les autres ont enfin trouvé la sortie du labyrinthe dans lequel ils s’étaient, sans le vouloir, engouffrés. Elle le crie au monde entier, aux hommes, à Dieu.