Au coeur de la philosophie éternelle
Au cœur de la philosophie éternelle, traité de philosophie de Christian Vanlierde, Le Manuel de Marc Aurèle
Suivi du Tableau de Cébès
Le Manuel de Marc Aurèle
Suivi du
Tableau de Cébès
"En dressant ces pensées de vie, Christian Vanlierde nous invite à une réflexion où le temps long s’oppose à l’immédiateté du monde actuel. "
LA PAUSE PHILO
Introduction au
MANUEL DE MARC AURÈLE
Marc Aurèle, empereur romain du 2ème siècle, nous a laissé un précieux recueil : ses « Pensées pour moi-même ».
Ce recueil a traversé les siècles jusqu’à nous, éclairant la pensée du monde. Sans lui, le « Siècle des lumières » aurait-il brillé aussi clair, aussi beau ?
Il a apporté une pierre essentielle à l’édifice de la Philosophie Eternelle qui accompagne les hommes « de bonne volonté » depuis nos origines jusqu’à aujourd’hui.
Ces pensées, écrites au jour le jour, le plus souvent sous la tente au cours de ses campagnes pour défendre l’empire menacé, se présentent sous forme d’aphorismes.
Elles méritaient de se voir condensées dans un petit livre, un manuel, que chacun peut garder sous la main pour mieux s’en imprégner.
L’idée centrale dans l’écriture de ce manuel fut de sélectionner les pensées essentielles, en s’appuyant sur les vertus et leur interprétation ; ceci afin d’en faire, tout au moins pour ceux qui le souhaitent, notre Principe Directeur ; il s’agit de mettre en pratique ces préceptes dans notre vie de tous les jours.
En marge de chaque paragraphe, on retrouve la référence de sa source dans les Pensées de Marc Aurèle, reprises dans ses douze chapitres, ainsi qu’un titre, souvent un simple mot, qui souligne l’idée de vertu développée par Marc Aurèle.
Il est intéressant de noter qu’on retrouve chez tous les philosophes antiques ces mêmes vertus, parfois observées sous des angles différents, mais aussi dans tous les courants de la Philosophie Éternelle : Égyptienne, Indienne, Chinoise, et autres, qui toutes proviennent probablement de la sagesse de certains hommes qui vécurent il y a très longtemps, bien avant l’écriture, quand on transmettait oralement les idées.
La philosophie n’est pas née d’hier, c’est une certitude. Les idées ont toujours voyagé dans le temps et dans l’espace de maître à disciple. Le fond est toujours le même à quelque nuances près, mettant plus en valeur tel ou tel point. Mais l’objectif est toujours le même : se libérer et libérer les autres de la souffrance, qui dans la plupart des cas trouve sa source dans notre mental, terrain de jeu favori des illusions et de l’ignorance.
Souviens-toi qu’on ne vit que le moment présent, et que ce moment ne dure qu’un instant. Le reste n’est plus, ou il est incertain.
Que de loisirs il gagne, celui qui ne regarde pas ce que son voisin a dit, a fait ou pensé, mais ce que lui-même pense, dit, ou fait.
Sois comme un cap contre lequel viennent se briser les flots de la mer. Il reste immobile et autour de lui la fureur des vagues vient s’apaiser.
Désirer l’impossible est une folie. Or il est impossible que les méchants ne fassent pas des méchancetés.
Il est du devoir de l’homme d’aimer même ceux qui l’offensent. Tu les aimeras si tu viens à penser qu’ils sont tes frères, qu’ils pêchent par ignorance et involontairement.
Ce concombre est amer ? Jette-le !
Il y a des ronces sur le chemin ? Contourne-le !
Cela suffit. N’ajoute pas « Pourquoi cela existe-il dans le monde ».
Tu prêterais à rire à l’homme qui étudie la nature.
Préface de ROBERT PICO
Rendons hommage à Christian Vanlierde qui a eu la bonne idée d’exhumer les Pensées (pour lui-même) de Marc-Aurèle et de nous en livrer la substantifique moelle. Sa quintessence.
Empereur de 161 à 180 (heureux père de Commode), peut-être le moins lu des Stoïciens, mais sans doute l’un des plus essentiels avec Zénon, Sénèque et Epictète, il est sans conteste celui qui a le mieux synthétisé la physique stoïcienne fondée sur la notion de Cosmos. Sa physique est panthéiste.
« Dieu est un feu, il est au monde ce que notre raison est en nous. Dieu est artiste, car il est la Loi, l’Ordre et l’Harmonie du monde ».
Pour Marc-Aurèle et les Stoïciens nous devons vivre selon la Nature.
« Supporte et abstiens-toi ».
L’homme vertueux doit supprimer toute imagination, toute passion et prôner le dépouillement affectif. Marc-Aurèle a débusqué le secret de la lutte contre le découragement, a cherché toute sa vie les buts et les justifications de l’action humaine et a trouvé dans le thème du rattachement de l’individu à l’Univers la consolation à l’instabilité des connaissances dans notre monde. Dans ses Pensées, la communion radicale de l’Homme et du Cosmos permet de donner une signification à la Vie, et le bonheur désigne l’indépendance vis à vis des circonstances extérieures et le détachement à l’égard des choses.
Marc-Aurèle n’est peut-être pas le Stoïciens le plus célèbre, mais il apparaît assurément comme le plus clairvoyant, le plus actuel, le plus « moderne »…