ACCOLADE MORTELLE
ACCOLADE MORTELLE est un polar de Francis BAUX.
"Un auteur, donc, à découvrir à sa juste valeur !"
Marie Barillon
Blastingnews
"Ce roman est prenant, nous tenant en haleine tant nous souhaitons savoir ce qui a poussé Sarah à venir jusque-là. Et dans le même temps, il nous plonge dans les méandres de la paranoïa enrobée de sentiments. L’auteur nous gratifie également de phrases bien personnelles, mais qu’on ne peut s’empêcher d’apprécier, nous menant même parfois à la réflexion, tout en étant toujours très justes, voire philosophiques. Un auteur, donc, à découvrir à sa juste valeur !"
Marie Barillon
Blastingnews
L’amour est malade, tout le monde le dit à sa manière : que peut-on encore espérer ?
ACCOLADE MORTELLE nous propose une aventure imprévisible avec pour cadre magnifique, l’arrière-pays niçois… Un polar stupéfiant dans les méandres des sentiments.
LES PREMIERES PAGES DE ACCOLADE MORTELLE :
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Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer.
C'est l'oiseau inconnu, il chante avant de s'envoler.
[René Char]
Extrait de Rougeurs des matinaux
Prologue :
Un jour à la foire artisanale j’ai trouvé une porte magnifique. Je voulais l’acheter pour y mettre ma maison autour mais je n’avais pas d’argent. Maintenant c’est la même chose, je n’ai toujours pas d’argent pour la maison, mais je m’en fiche. J’en ai loué une pour ce mois d’août, elle est perdue dans la montagne.
J’ai choisi cette maison en voyant la cheminée sur sa photo et aussi le cadre autour, la rivière, les rochers et les bois qui l’entourent. Elle est en pleine pente, au- dessus de la rivière et la vue est superbe, dégagée sur l’horizon des nuages d’altitude. On se trouve environ à deux mille mètres, on oublie la mer.
En réalité lorsque j’ai découvert les lieux, en étant sur place, la cheminée se trouvait n’être qu’un poêle à bois, mais surdimensionné et très beau. Lorsqu’on est sur place on découvre toujours autre chose que ce qui avait été imaginé. Ainsi les voyages ne servent qu'à cela, découvrir la nature exacte des choses. Les personnes c’est plus difficile. La nature se livre sans détours, pas les gens. Je vais donc tout vous dire, c'est-à-dire ce que je sais ou crois connaître, car je me méfie de la vanité. Le texte écrit prend des allures de Bible et beaucoup d’entre nous vous diront « je le sais, je l’ai lu ». Il faut se méfier des choses écrites. Devant le pré qui permettait d’accéder à la maison il y avait justement un panneau avec écrit dessus « Défense d’entrer », ils ne savaient pas que j’avais loué depuis Paris cette maison pour un mois. J’avais pris possession des lieux sans autre autorisation que la bonne conscience, que me donnaient les démarches entreprises auprès de l’agence de location, du prix que j’avais versé, de l’accord qui s’en était suivi.
Ici personne ne le savait, d’ailleurs ici, il n’y avait personne ! J’exagère un peu car quel concert magnifique pour mon arrivée avec l’eau de la rivière et le vent dans les arbres. Accueil supplémentaire et particulièrement charmant d’une marmotte qui avec son « Quiou-quiou » annonçait à la cantonade ma venue. Un étranger bipède ça se remarque dans ces lieux de solitude, ce n’est pas comme à la ville. Curieux paradoxe, vous ne trouvez pas, de stigmatiser cette sorte de solitude, dès qu’il n’y a personne alentour et non lorsque personne ne s’occupe jamais de vous ! Comme nous sommes devenus cons. Moi qui aime la ville, mais pas la solitude, je suis venu me reposer dans ce cadre. J’ai besoin d’un cadre, ce qui veut dire pour moi, d’un paysage à regarder, pas de règles ! Il faut que nous fassions connaissance sinon ce n’est pas la peine que j’écrive. Incommunicabilité, le mur, les mots ! Sartre ? Si vous voulez mais ce n’est pas mon préféré, je comprends tout aussi bien la marmotte.
Je suis venu seul, comme on vient au monde dans la plupart des cas sauf que j’ai passé la soixantaine, alors pour être seul, il est nécessaire dans ce cas de manquer totalement de cœur ou de mémoire, comme vous préférez ! Je suis seul pour ne me disputer avec personne, cela aussi est une illusion. Seul c’est terrible pour éviter de se répondre en écho, avec ses propres pensées, enfin c’est le terme généralement utilisé. Pensées revanchardes, troubles ou mièvres, ou stupides qui nous constituent en propre. Moi je me trouve toujours comme un brouillon, je ne suis pas encore au propre, je suis resté enfant pour me conserver jeune et aussi ne pas me prendre au sérieux. Pour poser mon sac, il suffit de pousser la porte de la maison qui est restée sans être fermée à clef. Ce n’est pas trop difficile de poser son sac quelque part dans la vie mais pour s’ouvrir, comme cette maison, il faut du talent et beaucoup de sentiment.
Nombre de personnes ne possèdent que l’un ou l’autre, quelques paumés n’ont rien. Il n’existe pas de recours pour dire à ses parents :
-Allo maman bobo, tu as vu comme tu m’as fait… ce sont des chansons.